dimanche 3 avril 2016

Religions, le retour (du refoulé)

De tout temps, la religion n'était pas à part, elle n'était pas un phénomène différencié, elle faisait partie de la vie quotidienne, de la politique, de l'économie, de la science, des mœurs collectifs, la morale publique… Et donc elle participait aussi bien aux violences, aux guerres. La laïcité travaille à la mettre à part, à la limiter à l'espace privé, où elle n'est plus vraiment "la religion", phénomène social, mais quelque chose comme la spiritualité, les croyances, la prière, les mœurs intimes. À l'espace public reviennent la politique, l'économie, la science, l'éducation, la morale républicaine (liberté, égalité, fraternité).
Mais voilà que la religion se rebiffe. Réflexe de défense (le meilleur moteur du fanatisme), mouvement de réaction bien décidé à ramener la religion dans l'espace public.
Chassez le religieux, il revient au galop (et il n'est pas content !). On voudrait bien ne pas le voir, mais on est bien forcé. Il est là, dans l'espace public censément laïc,  et on ne peut que le voir, on ne fait que ça, le voir et l'entendre, à notre corps/cerveau défendant. Manif pour tous, discours et voyages du pape, attentats au nom d'Allah. La question n'est pas le dogmes, les contenus de la foi, croire à la vie après la mort, à Dieu tout puissant, à la virginité mariale… on s'en fout… On peut juste regretter que le ridicule ne les ait pas tués. Mais la foi comme telle, ce qu'elle démontre des capacités d'aberration de l'esprit humain… et encore plus sa capacité de mobilisation des énergies, d'action, d'activisme. S'il y a à interroger, critiquer, lutter, c'est contre l'autorité que la religion, la foi, le religieux, la religiosité, exerce sur les esprits, les mœurs, les actes. L'important d'une foi c'est que ceux qui y adhèrent agissent, et agissent socialement, en fonction d'elle. C'est-à-dire s'habillent, mangent, battent ou non leur femme, chantent, se rassemblent dans les lieux publics, circoncisent ou excisent leurs enfants qui n'ont rien demandé…
Comment ils s'habillent ou ce qu'ils mangent ou non, à la limite on s'en fout… mais le reste ? Et pire : ils voudraient que tout le monde fasse pareil… et punissent de mort qui ne veut pas faire pareil.
Ce qui veut dire que "le retour du religieux dans l'espace public", on ne peut pas le glisser sous le tapis (de prière). C'est bien encore de PSHPC qu'il s'agit : Psychologie individuelle et collective, Sociologie et urbanisme, Histoire, Politique, éducation, Culture, mœurs, sexualité…
La religion, la foi, les croyances en l'au-delà, c'est du vestige préhistorique, de l'archaïque. Mais tout autant l'amour-possession ou la famille possessive, la haine ou le racisme, la faim, la défense d'un territoire ou son extension, l'instinct de vengeance, l'avidité, la volonté de prolonger ses gènes dans ses enfants, le viol et la violence… sont des vestiges préhistoriques, des archaïsmes… mais sont toujours là et toujours actifs, continuant à exercer une autorité sur les esprits, les corps, les fouets, les lits et les frigos… toute la triviale réalité quotidienne. Les sociétés.
Ces archaïsmes sont la matrice de toutes les sectes, depuis les cathos de la "manif pour tous" (et avec eux la vieille droite roide), émanation politicienne du catholicisme romain de 2000 ans d'âge… jusqu'à l'organisation État Islamique dite Califat et ses adeptes sanglants dispersés dans le monde.
Plus rapide que la lumière : l'obscurité ! (Quant à l'obscurantisme, il va toujours plus vite que les Lumières.)
Les "systèmes de représentation" ou "paradigmes" véhiculés par les religions sont toujours présents dans notre être-au-monde et toujours agissants : le pur et l'impur, le bien et le mal, le ciel et l'enfer, le spirituel (élevé, forcément élevé) et les instincts (forcément bas), la pression du Un, du Père, la création et l'apocalypse, la culpabilité, la punition, la vérité et le mensonge, la révélation, l'éternité… toutes ces aberrations mentales.


1 commentaire:

WENS a dit…

Attention, cet article a été écrit par Marguerite Duras dont on relève le tic d'écriture (élevé, forcément élevé) entre l'enfer et les intestins.
A moins qu'il ne s'agisse d'un pastiche de Laure Adler. .. Enfin bref on sent bien que François Mitterrand est un peu responsable de tout.