jeudi 3 mars 2016

C'est (encore) la faute aux Grecs !


Quel était l'État le plus faible de l'Europe, ces dernières années ? La Grèce. Et voilà que c'est par la Grèce que débarquent les migrants-réfugiés syriens. (Quand ils débarquent vivants. Les industries du pneu devraient se reconvertir dans la bouée de sauvetage.) Il y a même des réfugiés qui espèrent obtenir la nationalité grecque ! Ils sont mal informés : ils croient que la Grèce est en Europe ! D'autres fantasment sur les pays nordiques, ils n'ont pas l'air de savoir qu'en Suède, ça caille, alors qu'au Portugal il fait beau, les gens sont sympas et ça manque de main d'œuvre.
Et parmi ces réfugiés et/ou migrants économiques (peu importe, en fait) voilà-t-y pas qu'il passe quelques djihadistes… Faut pas le dire ? c'est de l'amalgame ? mais comment s'en étonner, comment pourrait-il en être autrement ?
Et derrière la Grèce, il y a Schengen (je ne peux pas m'empêcher de penser "chain gang") soit l'espace européen de libre circulation des personnes, qui est aussi la libre circulation des marchandises, des camions diésel et des capitaux… et qui se révèle aussi espace de libre circulation des terroristes islamistes, transnationaux qu'ils sont. On avait Journalistes Sans Frontières ou Médecins Sans Frontières, maintenant on a Tueurs Sans Frontières, TSF.
Comment s'en étonner ? Comment pourrait-il en être autrement ? L'espace Schengen, c'est un espace commercial + une utopie humaniste-humanitaire issue d'un idéalisme universaliste. C'est bien, mais………
— C'est pas bien, l'idéalisme ?
Il y a des habitudes de pensée dont il faudrait se débarrasser, ou qu'il faudrait au moins conditionner, comme « la tolérance, c'est bien », ou « l'idéalisme c'est bien ». Les terroristes islamistes tuent au nom de Dieu, ce sont donc des idéalistes. Oui ? Non ? Et sont-ils tolérables ?
Il n'est pas question de faire un amalgame entre les terroristes terrorisants et les "vagues de réfugiés qui déferlent sur l'Europe" ("en balayant tout sur leur passage", c'est ça ?). Simplement se rappeler que la circulation de masse permet la circulation de détail. Et à l'intérieur de l'espace Schengen, la libre circulation permet sans doute le passage de 99% de gens  normaux, pacifiques, voire sympathiques. Mais aussi le passage de 1% de voleurs, tueurs, trafiquants d'armes, terroristes. Le danger accompagne la liberté comme son ombre. Dans tout troupeau, il y a un mouton noir… et qui s'est peint en blanc : menton rasé, faux passeport, etc.
Quant on respire, on absorbe 99% de bon air + 1% d'odeurs nauséabondes, bactéries, particules fines, pets des voisons, etc. Ce n'est pas une raison pour s'empêcher de respirer, il faut seulement filtrer. Les "no border" sont des idéalistes.
— C'est pas bien, l'idéalisme ?
• Les djihadistes, pas plus que les violeurs ou metteurs la main aux fesses de Cologne, ne sont pas des réfugiés ou des migrants tout frais débarqués, comme un corps expéditionnaire venu d'ailleurs, même si certains se sont glissés dans ces foules. (Écrivant ça, je repense au sketch de Pierre Desproges commençant par « On me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle… ») Des immigrés de deuxième ou troisième génération, nés en France, parlant français, d'origine arabe généralement maghrébine et de culture musulmane (pas forcément de croyance et pratique solide). Ce qui veut dire que ce n'est pas en bombardant l'Irak-Syrie du Califat, ni en faisant de nouvelles lois sur l'immigration (c'est trop tard), ni en fermant les frontières qu'on s'en débarrassera. On pourrait dire que le mal est fait, que le ver est dans le fruit, depuis déjà longtemps… etc. C'est un peu comme toutes les précautions sécuritaires qu'on prend juste après une catastrophe ou un attentat, comme si ça allait se répéter tout de suite au même endroit… mais la foudre ne tombe pas deux fois de suite à la même place et les terroristes sont bien assez malins pour rester planqués le temps qu'il faut et n'agir à nouveau (les mêmes ou d'autres) quand on aura baissé la garde, baissé notre attention, et surtout là où on ne l'attend pas. (Pouvait-on s'attendre, aux USA, à une attaque armée contre un centre de soins pour handicapés ?!)
• Dépollution intérieure. Déjà, au niveau de l'Europe, entre les "No Borders" idéalistes utopistes et le verrouillage, il y a des nuances. Non pas fermer les frontières mais contrôler, les extérieures et les intérieures. Filtrer. La liberté de circuler dans l'espace Schengen, c'est bien gentil, je dirais même c'est quelque chose de sympathique mais ce n'est pas un absolu, pas plus que la liberté d'expression n'est un absolu. C'est sans doute une tare de la pensée (française en particulier ?) de penser le monde sous forme d'absolus non négociables : pas de statistique ethniques ou religieuses, ce ne serait pas humaniste, tous les humains sont respectables au même titre, etc. Pas de concession à l'absolue liberté d'expression : alors quand un imam pollue le cerveau des enfants avec des grosses conneries, on ne peut pas le foutre dehors avec le pied au cul, au nom de la sacrosainte liberté d'expression.
La doxa que Slavoj Zizek nomme LMT : libéralisme multiculturel et tolérant est une impuissance.



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