mardi 22 décembre 2009

DES POILS, DE L'OIL ET NOIL


LO N°342 (22/12/09)

POILS
Arthur Schopenhauer est un rigolo : « La férocité et l'atrocité que la barbe confère à la physionomie tiennent à ce qu'une masse pour sa part sans vie occupe la moitié du visage, et justement la moitié exprimant la morale. D'ailleurs, tout ce qui est couvert de poils est bestial. »
Les barbus islamistes apprécieront, les vieux hippies aussi.
Et les femmes ? Elles se rasent des aisselles à la foufoune… sous peine d'apparaître bestiales ?
(En passant, et sans vouloir critiquer Monsieur Schopenhauer, les poils de barbe ou d'ailleurs sont-ils "sans vie" ? Et "la moitié (le bas du visage) exprimant la morale" ???!!!)

« Dans ma torpeur j'ai confondu Noël et Pâques et j'ai décoré un lapin. »
(Denis Benedetti, sur sa page FaceBook)

Les marchands de fourrure lobbyient comme des fous. Beaucoup de couturiers en remettent au menu (boycottons Armani). Quand je dis "au menu", je m'entends : 30% de ces fourrures sont du lapin (même si sérigraphié en léopard), l'avantage, c'est que rien ne se perd : sous la fourrure, la viande.

Bestialité et, donc, carnivorisme… Arthur Schopenhauer encore : « L'État n'est que la muselière dont le but est de rendre inoffensive la bête carnassière, l'homme, et de faire en sorte qu'il ait l'aspect d'un herbivore. »
Là, j'ai eu envie de dire "l'État ? disons plus largement "la civilisation". Et j'ai trouvé encore ça :
« L'être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable. Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation. »
Bon. La civilisation, c'est quand même pas mal. En particulier si elle mène au végétarisme dont il serait temps qu'on s'y mette vu que les ruminants sont les principaux responsables de l'effet de serre avec leurs rots de NH4.
« Si Dieu ne voulait pas que nous mangions des animaux,  comment se fait-il qu’il les ait fait en viande ? » (Sarah Palin)
Mais quand on dit "ce que nous appelons la civilisation", c'est qu'il y a doute et ironie. Arthur S est une sorte de précurseur de Cioran, donc. Comme dans celle-ci : « La solitude offre à l'homme intellectuellement supérieur un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pas avec les autres. » Prétentieux, mais savoureux.
Et misogyne, avec ça. Là, je ne recopie pas de citations, elles sont assez bêtes (bestiales ?). Juste celle-ci, qui nous ramène au poil : « La femme est un animal à cheveux longs et à idées courtes. » Johnny avait dit ça d'Antoine, du temps où ils étaient encore chanteurs et pas marchands de lunettes. Johnny avait-il lu Schopenhauer ?
Celle-ci aussi est un peu bête : « La condition caractéristique du rêve, c'est le sommeil. » qui fait de Schopenhauer  un précurseur de Monsieur de La Palice.

Il dit aussi : « Par des citations on affiche son érudition, on sacrifie son originalité. » C'est pas faux, mais je m'en fous. D'ailleurs, de nos jours, il ne s'agit plus d'érudition, juste de savoir copier/coller un nom dans Google et de passer 1/4 d'heure sur Evene-citations. (D'ailleurs je n'ai pas viré tous les liens des citations y copiées et si vous cliquez inconsidérément sur des mots dedans, vous allez vous y retrouver régulièrement, la preuve : « Chercher l'originalité dans la nouveauté est une preuve d'absence d'originalité. » [Jacques de Bourbon Busset] - C'est très chiant.

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OIL
Pour aller à Copenhague sans rajouter à l'effet de serre, des militants français avaient emporté provision d'huile de récup' pour faire rouler leur minibus. Très logiquement, la police danoise la leur a confisqué, sous prétexte qu'ils pouvaient s'en servir violemment (?! Des cocktails molotov à l'huile de friture recyclée ?!) Bon, pour finir, on leur a rendu, ils sont rentrés. Sur le site des dessin'acteurs, on peut voir la campagne de soutien en dessins "Give them their oil back !" (Sans moi, j'étais à la plage.)
http://www.dessinacteurs.org/

En Arctique, le vent du nord fait du sur-place.

L'ours populaire est devenu un peu le symbole de la lutte contre la fonte de pôles. Mais les Africains se foutent bien des ours blancs. Élévation du niveau des mers contre élévation du niveau de vie, voilà le deal en cours et c'est pas gagné.
« Dans la vie, il y a des gens qui trinquent pour que les autres puissent boire. » Yvan Audouard.
Ceux qui disent qu'il faudrait se préoccuper de nourrir les affamés du monde, de lutter contre la corruption financière, le chômage, le mal logement… avant de s'occuper du climat, de l'écologie, les ours blancs et les grenouilles… n'ont rien compris : c'est une seule et même chose, un seul et même problème. Tout est prioritaire.

Et si tout ce truc du réchauffement climatique est une vaste blague…? On se sera cassé le tronc à créer un monde meilleur pour rien !?



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COOP-ENHAGUE ou CO2-PENHAGUE ?
Copenhague n'est pas un échec, disent-ils (NS, entre autres) : on a réussi à faire discuter 192 pays… Mais bon, la quantité ne fait rien à l'affaire : additionnez 50 imbéciles, ça ne fera pas un intelligent.

Il y a quelques semaines, j'ai entendu dire que, dans The Guardian, un scientifique anglais souhaitait l'échec de Copenhague, afin qu'on reprenne tout à la base. Pour l'échec, ça a l'air d'avoir marché. Pour ce qui est de tout reprendre à la base… faut voir… (Quand on aura les pieds dans l'eau, peut-être…?) ("On", pour cette fois, on va dire que ce sont les grandes capitales du monde occidental riche consommateur et leurs dirigeants.) Faut-il souhaiter l'effondrement ? La chute de l'URSS a entraîné chez eux une crise de production industrielle, donc une baisse de consommation d'énergie, donc une baisse des émissions de gaz à effet de serre. La décroissance forcée, quoi. Il faudrait donc souhaiter l'effondrement de la société chinoise, de la société américaine, et, tant qu'à faire, de toutes les nations industrielles, pour espérer une diminution drastique des émissions humaines de gaz à effet de serre. (Politique du pire…)

« Aujourd'hui, 3 tortues luth vont disparaître.
N'attendons pas pour agir. »
Voilà sur quoi titre la lettre du WWF pour faire appel aux dons. D'ailleurs les lettres du WWF ne sont que ça : des appels aux dons. Trois tortues luth vont disparaître aujourd'hui ? Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre de ces TROIS tortues luth ? Des millions d'abeilles, d'enfants, de fourmis, d'arbres, de vieux, de lapins, de sapins, de brins d'herbes, d'enfants, de……… vont disparaître aujourd'hui… demain… après-demain…
Je suppose qu'ils veulent parler de trois espèces (variétés ?) de tortues luth… Mais il y a tellement d'espèces de tortues ? Et tellement de variétés de tortues luth ? Je savais même pas que ça existait, les tortues luth ! Ça fait de la musique ? Ça se mange ? (Si je lis wiki, je ne vois pas plusieurs variétés, juste les différents pays où elles vivent : Guadeloupe, Costa-Rica, Guyane, etc.) Après, en fouillant dans le site WWF, je constate qu'il s'agit bien de trois tortues (individus) et non trois espèces. C'est donc que, de cette espèce luth, il mourrait trois exemplaires par jour (1053 depuis le 1er janvier 2009). Mille par an, en gros. Il en reste 100 000 dans le monde, en gros. Elles en ont donc pour cent ans, en gros. Comme nous.

Le futur c'est maintenant : Al Gore, interviewé, dit toujours "à la fin du siècle", "en 2100". Non, Monsieur : MAINTENANT.

Quand on vous dit que "l'homme s'en est toujours tiré", que "la planète en a vu d'autres", dites-vous bien que le passé n'est pas un guide fiable :
- il n'y a JAMAIS auparavant eu 6,7 milliards d'humains sur Terre,
- il n'y a JAMAIS eu de bombe atomique ni d'énergie nucléaire "pacifique" disponible avant le XX° siècle,
- il n'y a JAMAIS eu de plastique issu du pétrole avant le XX° siècle, de pétrole et de charbon brûlé dans de telles quantités, de satellites artificiels, d'ondes de toutes les longueurs dans tous les azimuths, de téléphones, de télévisions, d'ordinateurs…
- et encore moins de millions d'ordinairateurs individuels connectés à travers toute la planète…
Le passé ne sert à rien pour penser ce présent et le futur. Ce fut sans doute le cas, "avant", oui, avant tout ça. Mais plus maintenant. Changement d'échelle, sur le plan de la quantité comme sur celui de la qualité. Tout est nouveau et nécessite une pensée nouvelle.

Il n'y a JAMAIS eu 6,7 milliards d'humains sur Terre.
(et tel que c'est barré, ça va pas durer !)



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NOIL
Il y a de la prétention ou de la pensée magique dans l'attitude et les discours de NS, sur ce sujet comme sur bien d'autres. Concepts opérationnels, énoncés performatifs… une sorte de croyance (naïve ou cynique ?) qu'il suffit de dire pour que cela soit. Je l'ai dit, donc le problème est réglé. Non pas "Je l'ai dit parce que c'est vrai", mais "Je l'ai dit donc c'est vrai". (Exemple : "Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est fini". Haha.) La parole est maîtresse. Héritage de la méthode Quay, mais aussi du sémantisme biblique. « Au commencement était le verbe… »; « Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. »… Ou plus simplement fantasme infantile de "toute puissance", bien connu des psys.
Et cachant une impuissance pathétique.

Accessoirement : NS avec les enfants pour le lapin de Noil de l'Elysée : il fait un coucou de la main, style Mickey-Disneyland, qui, plus qu'un salut sympa, apparaît comme un geste qui repousse, ou qui, du moins, dit : « N'approchez pas ! »

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« Les grands chefs ne se battent que pour la dignité des faibles. » (Arthur à Lancelot dans Kaamelot – Alexandre Astier).
… C'est pas faux.



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